Eugène Lunven

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Eugèbe Lunven regardant un album de photographies

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Eugène Lunven et Marie-Hélène Colin -Maréchal

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Eugène Lunven avec un cheval

Les parents d’Eugène Lunven (1922 Porspoder) étaient mi-goémoniers, mi-cultivateurs (pratiquant l’élevage de bétail, la culture de l’orge et du blé, de la betterave). La récolte du goémon constituait un supplément de revenu. Yves Lunven est le fils d’Yves-Marie Lunven (1891 Landunvez-1962) et de Marie Josèphe Kervoal (1897 Porspoder Créach-1979 Porspoder), fille de cultivateur. Yves-Marie Lunven débute une carrière de sergent dans l’infanterie coloniale. Après un passage à Madagascar, il prend sa retraite de 15 ans et revient à Porspoder en reprenant la ferme de ses beaux parents.

Eugène Lunven a débuté le métier à 14 ans. Auparavant, il faisait déjà le petit goémon (lichen carragheen ou chondrus crispus) avec ses parents, ce qui lui permettait d’avoir de l’argent de poche pour le dimanche. La famille se rendait sur la grève où une surface leur était attribuée à la courte paille.

Il pratique le ramassage, le séchage et le brûlage pour en faire des pains de soude. C’est un géomonier cultivateur. Il récolte aussi pendant l’hiver le goémon qu’il stocke sous des mottes de terre et de la paille. La saison débute en février-mars et s’achève en octobre selon les années. Le brûlage se fait de mai à septembre, ensuite le taux d’amidon est trop important pour un bon séchage. Eugène Lunven travaille sur un four à goémon de la Presqu’île Saint-Laurent pouvant fabriquer 19 pains. En général, les autres fours disposaient de 12 à 13 compartiments. Le brûlage durait toute la journée, commençant à 8 ou 9 heures, permettant de brûler de 10 à 12 tonnes de goémon sec. Plus le pain était épais et gras plus il était de qualité. Après l’avoir pifonné, enlevé à la barre avec le pifon (on commence par le deuxième pain et on enlève les pierres transversales entre chaque pain), et laissé refroidir, les pains étaient transportés par charrette jusqu’à l’usine de Lampaul-Plouarzel. Eugène Lunven a emprunté pendant la guerre le pont de bois. Ce passage permettait d’accéder à la rive gauche de l’Aber en Plouarzel. Il y avait autrefois avant le pont une voie charretière que l’on pouvait emprunter à marée basse mais assez dangereuse, d’où l’expression « l’heure est venue et le bonhomme est resté ». Les pains de soude étaient parfois transportés par des gabares comme le « Dieu protège » ou l »‘André Yvette ». Le talis (laminaria digitata) est l’algue la plus riche en iode, contrairement au goémon d’épave. Le travail s’effectue sur 5 jours par semaine.

Eugène Lunven a utilisé le davied (glissière disposé en surplomb, au bord d’une falaise, sur lequel passe un câble permettant de faire monter une charge dans les zones de falaises difficiles d’accès, avec en soubassement une pierre percée d’un trou dans lequel vient se loger un pièce de bois d’orme , que l’on rencontre de la Pointe Saint Mathieu à la pointe de Corsen en Plouarzel) car les charrettes ne peuvent pas accéder dans de tel endroit.